ATHENA Cercle liégeois d’éducation physique 

DES CONSTATS PROBANTS

Le contexte au départ duquel le projet ATHENA prend sa source amène à des constats multiples qui confirment  à tout le moins une situation complexe et globalement non satisfaisante, ni pour l’individu, ni pour sa société.

D’une part, « mens sana … »

Une lucidité honnête nous conduit à reconnaître que les « jeunes » sont avant tout le résultat de notre mode de vie « adulte » : course effrénée vers des valeurs strictement matérielles, soif de l’objectif immédiat, trop peu de temps pour soi … donc encore moins pour les autres. Psys et coaches ne nous inculquent qu’une seule doctrine : ne penser qu’à soi-même ! La « grande manipulation » a toujours été présente dans l’histoire de l’humanité mais très souvent pour valoriser un objectif à (très) long terme. C’est notre relativité à l’égard du temps qui est aujourd’hui en cause : l’homme « commun » en est victime et ses « jeunes » encore bien davantage.

Sur le plan du comportement (envers soi-même comme envers autrui), les défaillances éducatives se révèlent récurrentes et cumulatives à l’égard de la jeunesse. Celle-ci est loin d’être un don, un capital acquis à la naissance via l’un ou l’autre chromosome. Loin de là, elle se cultive sans cesse et … dès le plus jeune âge. 

Et c’est là que débutent ces défaillances fondamentales de notre société : on n’investit plus globalement, à long terme, au-delà d’objectifs purement économiques dans l’être humain, donc dans sa formation, dans son éducation. 

Renoncement, fuite, lâcheté … des parents (eux-mêmes abandonnés à la quasi exclusivité de la communication commerciale par notre mode de société) alors que, simultanément, les « professionnels » de la responsabilité civique envers autrui (instituteurs, professeurs, … etc …) sont aujourd’hui confrontés à de graves difficultés dans l’exercice de leurs fonctions combien capitales … !

Tout enseignant quelque peu expérimenté sait à quel point son cours peut être différent (en matière d’enthousiasme, de stimulation d’intérêt, d’attention, de compréhension, d’assimilation, … bref de performances et, in fine, d’épanouissement personnel) selon le comportement de son auditoire. Les cours de promotion sociale (suivis par des élèves dont la motivation fait toute la différence) le démontrent à suffisance.

De cette situation générale (qui, aujourd’hui, ne donne encore aucun signe de tendance à évolution positive), parents et enseignants ne s’en sortent pas souvent indemnes, loin s’en faut. Comment, dès lors, pourrait-il en être autrement pour leurs enfants, pour leurs élèves … futurs « adultes » ?

Ces dérives comportementales se traduisent ainsi de manière permanente en famille, à l’école, …    mais aussi dans les activités extra-scolaires, notamment dans le monde sportif (où l’attitude des parents devient le problème principal).

D’autre part, « … in corpore sano »

Les problèmes liés à l’hygiène de vie et à la santé élémentaires sont aujourd’hui connus de tous. C’est malheureusement vrai pour toutes les générations donc notamment pour les jeunes au sujet desquels les dernières enquêtes du CRIOC concluent sur leurs loisirs préférés : écrans, écrans, écrans. Bref, tous loisirs physiquement passifs … !

Devenue une « priorité d’ordre public », l’activité physique (pas nécessairement sportive) régulière est, à l’évidence, recommandée par l’ensemble du corps médical. 

Mais, en sus, l’éducation physique dans toute sa dimension pédagogique formative (pour le corps comme pour son « mode d’emploi ») n’étant quasi plus enseignée, les aptitudes physico-sportives des jeunes n’ont vraisemblablement jamais été aussi basses … au grand dam des responsables de la santé publique comme des fédérations et clubs sportifs. Combien parmi ces derniers n’ont-ils pas exprimé que l’autorité publique n’aurait jamais tant fait pour le sport si elle parvenait à ce que tous les enfants, adolescents et adultes se présentent aux entraînements :

• avec une éducation et une condition physiques suffisantes,
• avec une éducation civique appropriée, tant à l’égard des entraîneurs que des coéquipiers, des adversaires, des arbitres, du public, … etc …

UNE MEME LIGNE DE CONDUITE

Pour le cercle d’éducation physique ATHENA créé à Liège en 1991, s’est présentée en 1997 l’opportunité de développer (en parfaite conscience des contraintes sociologiques particulières du quartier) quelques cours d’initiation au centre de Droixhe. Les résultats (pas seulement sportifs) ont apporté de réelles satisfactions aux moniteurs qui, d’année en année, ont confirmé leur engagement dans cette démarche, par essence éducative et civique. Parmi les différentes conséquences de ce choix : des gymnastes, des aspirants-moniteurs … mais pas de cotisations, pas d’appui parental, donc pas de comité (au sens ordinaire du terme).

Fort heureusement, un staff de moniteurs (unis dans une même conception des valeurs prioritaires) s’est attaché à construire progressivement le club sur base d’une jeunesse majoritairement « défavorisée » mais strictement encadrée. Une réelle priorité pédagogique sous-tend cet encadrement : la fatigue, la tension, … etc … doivent être maîtrisées par chacun afin que chaque objectif séquentiel puisse être atteint au mieux, dans un souci permanent de méthode et de rigueur. La complémentarité des âges, des origines, des cultures, … unis dans ce même état d’esprit permet d’apporter aux plus humbles une récompense de première valeur : la dignité.

Ce caractère particulier du cercle d’éducation physique ATHENA dans ses dimensions éducatives (FORMATION) et sociales (INTEGRATION) a été apprécié dès l’origine. Il a permis de motiver bon nombre de moniteurs et de gymnastes aux travers de cours hebdomadaires organisés au cours des 30 dernières années dans des gymnases scolaires de la Ville de Liège et du Ministère de la Communauté Française (Droixhe, Jupille, Wandre, Chênée, Bois-de-Breux, Outremeuse) et d’activités ponctuelles comme le GYMNIUM.